Le Capitole est dit : le « Noyau symbolique de la ville éternelle ». En italien Capitole se dit « Campidoglio » en rapport à sa hauteur dominante.
Sous Paul III, Rome devient le centre de la contre-réforme. Le capitole devient la représentation du pouvoir pontifical. En 1538, Paul III est à l’origine de la rénovation de la place en transformant la statue de Marc Aurèle, Michel Ange est en charge de la reconstruction des bâtiments. Il veut en faire la place majeure de Rome. Giacomo Della Porta prend la suite de Michel Ange à sa mort.
La Place :
L’organisation de la place se fait autour de la statue, l’architecte a une volonté d’homogénéité et d’harmonie mais aussi de créer une place en mouvement. Son projet final a pour but de reconfigurer le palais et habiller la façade, il met en valeur un certain maniérisme. Michel Ange s’amuse avec le répertoire Antique mais nous retrouvons une nécessité de connaissance des règles.
La vision maniérisme est la manière de détourner et compliquer les choses. C’est aussi la pénétration des éléments les uns dans les autres ce qui annonce l’esprit du baroque avec l’idée du mouvement. Les palais se font face pour dégager la façade principale et former un trapèze. L’architecte corrige la perspective pour agrandir la place. Nous trouvons un jeu entre verticale-horizontale et trapèze-ellipse. Une figure étoilée est dessinée sur le sol et nous avons la mise en place de la statue de Marc Aurèle, l’ellipse accentue la perspective et la forme. La statue est le centre des regards car la place lui tourne autour. C’est une grande statue en bronze montrant Marc Aurèle arrangeant la foule. On y retrouve la pensée humaniste avec l’homme au centre de toute chose.
Michel Ange unifie tous les éléments de la place grâce aux sculptures, circulations, façades, pavages, fontaine, jeux de niveaux.
Les 3 Palais sont alors unifiés par des lignes horizontales, entre les lourdes corniches et balustrades par exemple. Cependant, pour ne pas avoir l’effet écrasant des horizontales, il affirme également la verticalité avec des pilastres colossaux sur 2 étages.
Le Palais des Conservateurs était un des bâtiments déjà construit sur la place du capitole avant l’intervention de Michel Ange. Il est tourné à 80° par rapport au Palais des Sénateurs. Le Palais des Conservateurs s’appelle ainsi car il abritait le tribunal civil.
Michel Ange a uniquement refait la façade, laissant l’intérieur avec sa disposition d’origine. Il accorde à l’ordre antique une fonction structurelle et esthétique. Cela se traduit par la relation entre construction et expressivité dans l’architecture. Il associe les colonnes et pilastres pour obtenir une structure assez forte qui permet de se développer sur une échelle monumentale (contrairement à l’usage de l’arc, qui aurait dû empiéter sur les étages supérieurs).
Sa façade est élégante et impressionnante par le travail soigné de l’ordre corinthien colossal qui la décore. Le portique du rez-de-chaussée a un entablement reposant sur des colonnes ioniques. Les fenêtres de l’étage, encastrées de colonnes, sont couronnées de frontons arqués. La haute corniche possède un balustre orné de statues antiques, dans l’axe vertical des pilastres colossaux.
Michel Ange voulait créer un espace de rencontre sur cette place alors les portiques du bâtiment dans le niveau inférieur appartiennent autant à la place qu’au bâtiment. Alors la place paraît fermée sur elle-même par rapport à la ville. Néanmoins, une terrasse se trouve à l’arrière du palais en s’ouvre entièrement sur la ville.
Le Palais Neuf est semblable en tous points au Palais des Conservateurs. Ils se font face et sont symétriques par rapport à l’axe central du palais des Sénateurs. En ce sens, Michel Ange a souhaité créer une harmonie sur la place.
Le Musée :
Le Palais Neuf et le Palais des Conservateurs abritent des musées. Celui du Palais Neuf est le plus ancien musée public du monde, ouvert en 1734 par le Pape Clément XII.
Après la cour intérieure de l’édifice du palais des Conservateurs, se trouvent des exemples de la sculpture romaine, tels que les restes d’une statue colossale de Constantin, provenant de la basilique sur la Via Sacra, la plus ancienne et la plus célèbre des rues de la Rome antique. La datation précise de la statue pose problème : on suppose que la statue a été réalisée vers 312-315, puis remaniée après 325.
L’énorme tête, les bras et les jambes ont été sculptées dans le marbre, tandis que le reste du corps se composait d’un noyau de brique et de charpente en bois, peut-être recouvert de bronze doré. Si l’on en juge par la taille des pièces restantes, la statue devait atteindre une hauteur d’environ 12 mètres. L’expression impersonnelle du visage peut nous faire penser que c’est pour exprimer la nature quasi-divine de l’empereur, hors de la condition humaine. Le nez crochu, la mâchoire et le menton proéminent sont caractéristiques de toutes les images de Constantin.
La visite se poursuit dans la Salle de la Louve, dont les murs sont décorés avec des fragments de la fresque des Fastes Consulaires et Triomphaux, outre à accueillir le symbole de Rome : la Louve Capitoline.
C’est une sculpture en bronze, symbole associé à la mythique légende de Romulus et Remus et à la fondation de Rome. Ce serait Antonio Pollaiuolo (15e siècle) l’auteur de ces œuvres.
De plus, en 1538, la statue équestre de Marc Aurèle, auparavant installée au Latran, est transférée dans le musée, au Palais des Conservateurs. Une copie a été installée à l’extérieur, au centre de la place. Marc Aurèle était un empereur romain qui dirigea l’Empire romain à son apogée, durant la Pax Romana, longue période de paix pour l’Empire.
Le Tabularium :
Nous pouvons quitter le palais des conservateurs et rejoindre le palais neuf grâce à un passage situé sous la place. Ce chemin nous mène alors au Tabularium. Construit au temps de Cicéron (78 avant JC) mais sur lequel Michel Ange a voulu remodeler le palais des sénateurs. C’est la toile de fond du forum romain et offre une vue panoramique sur celui-ci. Il rassemble les archives d’état, dépôt des archives publiques. Il doit son nom aux textes écrits sur les tabulaes.
Le Monument Victor Emmanuel :
Lorsque nous quittons la place du Capitole, l’élévation du monument Victor Emmanuel nous fait face. C’est une énorme masse qui recouvre une grande partie de l’ancienne citadelle. L’architecte est Sacconi et le monument du construit à la fin du XIXème siècle. Nous sommes partagés entre la grâce puissante de la place de Michel Ange et l’éblouissant monument de Victor Emmanuel II.
La masse blanche à la victoire du roi Victor Emmanuel II unificateur de l’Italie limite-t-il la perspective vers la place du Capitole ? On peut se demander quel(s) bâtiment(s) prédomine(nt) sur l’autre ?
Oral réalisé par : Gaëlle VINCENS & Camille GUILLOTEAU
Article rédigé par : Camille GUILLOTEAU
Bravo pour ce super rendu !
j’aime beaucoup le tag #cheville encore en bon état ! ceux qui y étaient comprendront …
n’oubliez pas que la bibolbox vous est ouverte !
https://labedoc.hypotheses.org/324