Situation dans la ville (position géographique)
Le palais Barberini est un palais de Rome, situé entre la via delle Quattro Fontane et la via Barberini, au flanc du Quirinal, sur la place homonyme œuvre de Carlo Maderno qui en commence la construction en 1627, assisté de son neveu Francesco Borromini qui reprend le chantier à la mort de son oncle en 1629 et qui collabore tout d’abord avec Le Bernin lequel en termine la construction, seul, en 1633.
Le palais fut le théâtre raffiné des fêtes somptueuse organisées par la famille Barberini notamment une fête en l’honneur de Christine de Suède le 28 février 1656. Le palais fut la dernière résidence d’exil de Charles IV d’Espagne, après son abdication, de 1814 à sa mort le 20 janvier 1819. La Convention européenne des droits de l’homme y est signée le 4 novembre 1950. Le palais abrite la Galerie nationale d’art ancienet un mithraeum*, découvert en 1936.
Giovanni Domenico Castelli dit Francesco Borromini, fils d’un architecte, est né le 27 septembre 1599 à Bissone. Il apprendra à dessiner et sculpter, et travaillera comme tailleur de marbre à Milan. À Rome, Maderno, son oncle, le prend sous sa protection. A la mort de ce dernier, de 1629 à 1633, il travaille sous la direction du Bernin à Saint Pierre. Il exécutera divers travaux jusqu’au 2 aout 1667, date de sa mort à Rome. Parmi les personnage du début du baroque romain, Borromini occupe une place particulière en raison de l’extravagance de ses architectures.
Gian Lorenzo Bernini est né le 7 décembre 1598 à Naples d’un père sculpteur florentin de renommé. Le Bernin et son père partageront très tôt la même activité. En 1606 il travaille à Rome dans la Chapelle Pauline. Il cotoiera les plus grands et puissants qui feront sa fortune dans la Rome du début du siècle. Alors qu’il est encore très jeune, il étudie avec passion la sculpture antique. L’amitié et l’estime qui le lient à Barberini, illustre homme de lettres, humaniste et ami de Galilée, datent de 1617.
Les deux architectes présentaient de nombreuses différences qui ne furent pas sans impacts sur leur carrière et expliquent leur concurrence. La première se trouve dans l’inégale faveur des puissants. Le Bernin, presque toute sa vie, eut l’appui des papes et des hauts dignitaires de l’Eglise. Le caractère de Borromini ne fut sans doutes pas sans conséquences sur sa popularité. Décrit comme un homme renfermé, au caractère très difficile, parfois tyrannique dans ses relations avec ses collaborateurs, il était hanté par l’angoisse d’être pillé considérant ses dessins comme ses « enfants ». Si bien qu’il construisit des ouvrages aux dimensions toujours modestes. Le Bernin, lui, s’imposa par des oeuvres monumentales, et qui comptent parmi les plus gigantesques jamais construites à l’époque. De plus, ils n’ont pas le même parcours : Borromini est un pur architecte qui ne veut pas charmer ou transporter par des sculptures qui frappent l’imaginations. Venu du nord dans l’opulente Rome papale, il est étranger aux stratégies ostentatoires du pouvoir, ne comptant que sur la qualité de son art pour exalter la valeur moral de la vie et le sens religieux des choses. Pour ce qui est du palais Barberini, le conflit porta sur le plan mais aussi sur les fenêtres. Difficile de savoir quelle partie du palais appartient à qui. Borromini n’aura qu’un rôle subordonnée, de Maderno d’abord puis du Bernin, dans les travaux du palais. Cette éternelle position subalterne le convaincra de quitter le chantier.
Façade
La façade de Carlo Maderno sur la via Quattro Fontane est refaite en 1629 par le Bernin. On lui doit en outre des interventions à l’extérieur comme le balcon vers la via Barberini.
Les fenêtres de Boromini évoquent mouvement, souplesse, tension et jeux d’énergies. Il y a là un combat entre la ligne droite et la ligne courbe, la fenêtre même et son riche ornement. Les guirlandes de laurier enserrent la partie supérieure et retombent sur ses côtés avec souplesse. On remarque une forte présence de la troisième dimension à travers le creux du coquillage ornemental mais aussi et surtout à travers l’architrave, qui, tel un oiseau déploie ses ailes et semble glisser dans notre direction. L’arrondi de l’architrave semble être l’effet d’une poussée du coquillage qui littéralement creuse ici sa place, presque de force. Cette fenêtre fait référence au Tempietto de Bramante qui présente des coquillages au creux de ses niches mais aussi à St Pierre dont le coquillage interrompt l’architrave rectiligne. Chez Boromini on ne parle pas de juxtaposition des éléments mais bien de combinaison.
Plan, intérieur
Maderno commence la construction de l’edifice en 1627. Il s’agit d’un plan traditionnel, à bloc fermé, des palais romains. Après la mort de Maderno, le projet est radicalement changé : il est divisé en deux ailes reliées de galeries. Le Bernin auteur de ce plan plus libre et plus ouvert, s’oppose au plan de Borromini, attaché au projet de Maderno. Le plan en H permit sans doute d’englober au moindre prix le palazzetto Sforza existant et facilita une double distribution d’appartements pour les frères Barberini. Les deux ailes encadrent une cours d’honneur, et son corps principal s’ouvre au rez-de-chaussée par un majestueux portique large de sept travées en façade, où se répartissent les appartements. Ce portique très profond, dont la largeur décroît progressivement, conduit à une abside sur plan semi- circulaire, puis à une salle ovale ouverte sur l’escalier desservant les jardins situées à un niveau supérieur. L’expansion horizontale volontaire de l’espace est caractéristique du baroque.
Deux escaliers, l’un carré et l’autre ovale, permettent d’accéder aux appartements du piano mobile et aux salles de représentations : l’escalier elliptique hélicoïdale à colonnes doubles géminées de Borromini et l’escalier imaginé par Le Bernin, une nouvelle version constituant l’intermédiaire entre l’escalier en colimaçon et le classique escalier romain en longueur entre des murs parallèles.
Le Bernin est responsable de toute la décoration intérieure. Il est à l’origine de la porte du grand salon.
Entre 1633 et 1639, Pierre de Cortone exécute pour le pape Urbain VIII sa fresque la plus célèbre, la Gloire des Barberini qui orne le plafond du grand salon du palais. Ce décor peint est aussi appelé le Triomphe de la Divine Providence. Il s’agit d’une allégorie de la Providence et du pouvoir divin des Barberini. Cette grande fresque est mouvementée et abonde de personnages vus dans une contre-plongée extrême (« sotto in su »), qui caractérise ses effets illusionnistes. L’impression de dilatation est produite par les entablements en trompe-l’oeil qui encadrent un ciel ouvert et par les boucliers monochromes où sont représentées des scènes de l’histoire romaine qui se rapportent aux vertus.
Andrea Sacchi participera également aux peintures.
Le saviez vous?
Ambre n’a pas le droit de prendre en photos les militaires.
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