La Villa d’Este

 

La construction de la villa commence en 1540 sous l’évêque de Cordoue. Il s’agit de la nouvelle résidence des gouverneurs de Tivoli, qui logeaient jusqu’alors dans le couvent Santa Maria Maggore. Mais c’est particulièrement Hippolyte d’Este, gouverneur de Tivoli à partir de 1550, qui va contribuer à la renommée de la villa. Mécène et protecteur de nombreux artistes, ce dernier va en effet consacrer un million d’écus à l’embellissement de la villa durant sa gouvernance.  Hippolyte d’Este a l’intention de transformer ce siège gouvernemental en siège royal. C’est pourquoi il décide de faire un jardin de fontaines somptueux, innovant et encore plus spectaculaire que celui qui de la résidence papale. C’est Pirro Ligorio, architecte et peintre maniériste de l’école napolitaine, qui va diriger les constructions du palais et des jardins. La villa d’Este passera ensuite successivement dans les mains de plusieurs gouverneurs qui l’embelliront à leur tour.

LES JARDINS

 

Les jardins de la villa d’Este ont de tout temps suscité beaucoup d’admiration. La villa est d’ailleurs, grâce à eux, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Leur conception étant novatrice et remarquable d’ingéniosité, ils servirent de modèle au développement des jardins en Europe, comme ceux de Versailles. Le fort dénivelé du terrain était propice à la réalisation d’un jardin de fontaines, cependant des terrassements artificiels ont tout de même été créés. Ceux-ci sont soutenus par des piliers reliés par des arches ou des voutes en berceau. On compte au total plus de trente fontaines, très sculptées, représentant des personnages mythologies. On note également une omniprésence de la musique, certaines fontaines ont été travaillées pour les bruit émis  (« Fontaine de l’orgue »). Toutes ces fontaines possèdent de puissants jets, ce qui était très novateur à l’époque. La canalisation hydrique est particulière à ces jardins: l’eau est puisée de l’Aniène et est transportée sur plus de 200m jusqu’à un distributeur situé sous un mont artificiel. Malgré ces systèmes ingénieux, une difficulté majeure subsiste : l’espace destiné à accueillir les jardins est composé de propriétés privées. Hippolyte d’Este va alors tout simplement mettre en place une déstructuration du quartier entier, en expulsant ses habitants. Les moyens déployés pour créer ce jardin des merveilles porteront leur fruit. Le parc nous apparaît majestueux et donne l’impression d’être immense. La végétation très dense apporte beaucoup d’ombre grâce aux cyprès. Ces jardins se sont véritablement imposés comme une référence.

LE PALAIS

Comme pour accentuer son importance, le palais s’inscrit dans un parallélépipède mono orienté vers les jardins. Situé entre le maniérisme et le baroque, il partage néanmoins une certaine idée de magnificence, notamment par sa décoration. En effet, que ce soit au rez-de-chaussée ou au premier étage, les pièces en enfilades comportent des fresques. Les décorations picturales des salles centrales de l’étage sont faites par des équipes de peintres dirigées par Girolamo Muziano et Federico Zuccari. Ces fresques  représentent Tivoli et ses alentours, mais également des personnages antiques et des motifs floraux. Ces représentations ont pour but d’ennoblir la résidence et Hippolyte d’Este lui-même. On y retrouve une correspondance allégorique aux mythes de la culture classique, symbolisant les vertus du gouverneur. Les fresques sont aussi pensées comme le début d’une immersion dans l’ambiance des grands jardins.

Article rédigé par: Clarisse Protat

Oral réalisé par: Lorène Morenval

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