UNE ÉGLISE « EN MOUVEMENT«
UNE ÉGLISE DE BORROMINI
Nous retrouvons ici une église baroque de Borromini. L’église se trouve sur un carrefour où l’on trouve dans chaque angle une fontaine, d’où son nom.
Ces fontaines représentent d’une part le Tibre qui est le fleuve qui traverse la ville et l’Arno, fleuve traversant la ville de Pise. D’autre part on trouve Diane (déesse de la chasse dans la mythologie romaine) et Junon (reine des Dieux et protection du mariage).
L’église est dédiée à Saint Charles Borromée, archevêque de Milan au XVIe siècle. On le retrouve sur la façade de l’église. La plus grande contrainte à laquelle l’architecte du faire face ici, est sans nul doute l’étroitesse des lieux. On dit que l’église tout entière tiendrait en un seul pilier de la basilique Saint-Pierre. Il tavailla donc à créer des perspectives ayant pour but de donner l’illusion d’un espace plus vaste.
La façade reprend le thème Michelangelesque du grand ordre qui encadre un ordre plus petit, en le répétant cependant sur deux registres. Conformément au principe de la différence au sein de ce thème, les deux ordres dialoguent à travers une série de contrepoints exploitant l’alternance du convexe et du concave, du plein et du vide, pour culminer dans le médaillon ovale qui se détache du mur.
L’intérieur est composé d’une nef dont la forme est la résultante de la superposition d’un losange et d’une ellipse. Les parois sont ainsi faites d’éléments en creux et d’autres proéminents.
Quatre arches reprennent l’entablement elliptique de la coupole qui est construite en brique.
QUAND LA LUMIÈRE DISTINGUE LES FORMES BAROQUES
La coupole est ornée d’un ensemble de caissons dont la taille diminue en allant vers le haut de la voûte. Les caissons ont divers thèmes qui s’alternent dans leur disposition : cercle inscrit dans un octogone, hexagone, croix. Ils forment un ensemble fort original, éclairé zénithalement par une lanterne ovoïde et par des fenêtres latérales placées sur l’entablement elliptique. Le raccordement de la coupole au corps de l’édifice est réalisé par quatre pendentifs.
Le mouvement ondulatoire des murs et le rythme alternatif des formes convexes et concaves donnent à ressentir la pulsion vivante d’un corps plastique.
LE CLOÎTRE ET LA CRYPTE DE L’ÉGLISE
Le cloître jouxtant l’église dérive d’un octogone. Il est entouré de deux niveaux de galeries. Le premier niveau est composé de colonnes à double entablement, on observe un travail de l’angle avec un traitement différent des colonnes. Le niveau supérieur est orné de simples colonnes et embelli par une balustrade. Celle-ci est composée de balustres inversées sinusoïdales, cela donne du mouvement à l’architecture. Le thème de l’octogone se retrouve dans les chapiteaux des colonnes de l’étage supérieur.
La présence récurrente d’éléments réunis trois à trois se rapporte à la Trinité et à l’ordre trinitaire des moines pour lesquels l’édifice fut conçu. On observe ce nombre trois pour les anges sur les pendentifs, les niches, les angles des triangles équilatéraux qui régissent l’ensemble du bâtiment et beaucoup d’autres éléments.
La crypte reprend le même schéma que celui de l’église supérieure, elle possède une voûte à huit segments, fondée sur des piliers et deux chapelles. Sobre et austère cette partie du complexe de San Carlo reprend les canons linguistiques de l’architecte.
Article : Valentine ETIENNE
Présentation Oral : Marine Chauvreau
Très bon article, riche, précis et concis à la fois ! Merci