Depuis l’approbation de la compagnie de Jésus par le Pape Paul III en 1540, les jésuites disposaient à Rome d’une petite église (Santa Maria della Strada) qu’ils souhaitent reconstruire afin de marquer le rayonnement de l’ordre le plus dynamique de la Contre Réforme. Le cardinal Alexandre Farnèse, qui finançait les travaux, et dont on peut apercevoir le nom sur le fronton de l’édifice, imposa son architecte : Vignola.
En 1568 commencent donc les travaux sous la direction de Vignola jusqu’à sa mort en 1573, avant l’achèvement de l’église. Le cardinal Farnèse se voit alors contraint d’en confier l’exécution à un autre architecte. Son choix devait se porter sur un architecte dont le style architectural se rapprochait de celui de Vignola. C’est ainsi que l’élève de ce dernier, Giacomo della Porta, devient le nouvel architecte de l’église du Gesu.
Cependant, della Porta ne va pas se contenter de respecter l’esthétique de Vignola et va remplacer le style sobre et austère de son maître par un style baroque mêlant luxe, richesse et excentricité. De là ce dégage un fort dualisme entre ses esthétiques très différentes qui font ainsi la richesse architecturale de ce lieu. On remarque d’abord cette différence au niveau de la façade de l’édifice.
Le style dépouillé de la Renaissance est remplacé par des décrochements, les colonnes engagées se substituent peu à peu aux pilastres plats et l’ordre unique d’inspiration Palladienne devient ordre superposé.
A l’intérieur de l’église, ce même dualisme est très présent.
On observe deux divisons tranchées: jusqu’à l’attique supportantla voûte, une architecture sévère et toute imbue de la Renaissance classique; et dans la partie supérieure, des décors baroques de Borromini et Bernini et une idée de magnificence. Ces décors foisonnants de l’art jésuite ont massivement contribué, et contribuent encore à la renommé de l’Eglise du Gesu, faisant de cette dernière l’une des plus somptueuse de Rome.
Article rédigé par : Clarisse Protat
Oral réalisé par : Clarisse Protat